« L’enfant et les écrans » : avis de l’Académie des Sciences

"J'ai une excellent nouvelle."

L’Académie des Sciences s’exprimant (suggestion de présentation)

Dans un récent avis circonstancié (ici le rapport complet, ici un résumé/pub en 2 pagesici le livre si c’est votre truc, et ici des personnes plus ou moins âgées qui s’expriment sur le sujet), l’Académie des Sciences s’exprime sur les effets des écrans (les fameux écrans) sur les enfants et les adolescents.

Le truc bien, c’est que contrairement à nombres d’autres prises de position pseudo-scientifiques sur le sujet, l’analyse est équilibrée : l’Académie met en garde contre les excès (et formule des recommandations à ce sujet), mais souligne également les effets positifs des jeux vidéo, d’internet, des tablettes tactiles etc. :

« Cette évolution, qui apparaît aujourd’hui irréversible, a des effets positifs considérables en améliorant l’acquisition des connaissances et des savoir-faire, mais aussi en contribuant à la formation de la pensée et à l’insertion sociale des enfants et des adolescents.»

L’équilibre de l’analyse s’explique certainement en partie par la présence parmi les auteurs de Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, qui depuis de nombreuses années formule des avis que j’aime beaucoup, justement parce qu’ils sont équilibrés (à l’inverse d’autres avis d’autres « experts »), sur les sujets touchant aux jeux vidéo et à la télévision.

Ci-dessous les recommandations proposées par l’Académie ; elles s’adressent principalement aux parents et aux enseignants. Je vous invite à parcourir le rapport complet car c’est vraiment bien fait : il n’y a pas de rejet massif, ni d’adoration aveugle.

Je n’ai repris que les gros titres des recommandations, mais dans le texte complet il y a à chaque fois un paragraphe qui explique et nuance. Par exemple quand les auteurs déconseillent les consoles personnelles en dessous de 6 ans, ils indiquent aussi qu’on peut juger au cas par cas.

Pour l’enfant, il est préférable de jouer à Sesame Street (Xbox 360) que regarder Sesame Street.

Parmi les trucs qui ressortent des recommandations, je trouve qu’il y a un élément intéressant : alors que globalement la télé (ou les DVD, bref les « écrans non interactifs ») sont présentés plutôt négativement (en tout cas avec un niveau de précaution élevé), les usages interactifs (jeux vidéo, applications sur tablettes, etc.) sont plutôt encouragés (raisonnablement, bien sûr), du fait de leurs effets positifs supérieurs aux effets négatifs. Il est donc préférable, selon cette étude, de faire jouer des enfants à des jeux vidéo plutôt que de les laisser devant la télé (à qualité du contenu équivalente et avec des jeux/programmes adaptés à l’âge).

Principes

1. Prendre conscience de la révolution en cours et du choc entre la traditionnelle culture du livre et la nouvelle culture numérique.

2. Prendre du recul par rapport au virtuel.

3. S’adapter au mouvement technologique en restant en phase avec la jeunesse.

4. Adapter la pédagogie aux âges de l’enfant et lui apprendre l’autorégulation.

L’enfant avant deux ans

5. Eviter les écrans non interactifs devant lesquels le bébé est passif (télévision et DVD).

6. Les tablettes visuelles et tactiles peuvent être utiles au développement sensori-moteur du jeune enfant.

L’enfant entre deux et six ans

7. De deux à trois ans, l’exposition passive et prolongée des enfants à la télévision sans présence humaine interactive et éducative est déconseillée.

8. A partir de trois ans, le développement des diverses formes de jeux symboliques invitant l’enfant à faire semblant l’éduque à distinguer le réel du virtuel.

9. A partir de quatre ans, les ordinateurs et consoles de salon peuvent être un support occasionnel de jeu en famille, voire d’apprentissages accompagnés.

L’enfant entre six et douze ans

10. L’école élémentaire est le meilleur lieu pour engager l’éducation systématique aux écrans.

11. L’utilisation pédagogique des écrans et outils numériques à l’école ou à la maison peut marquer un progrès éducatif important.

12. Une éducation précoce de l’enfant à s’autoréguler face aux écrans est essentielle.

13. En famille, les logiciels de contrôle parental sont une protection nécessaire mais insuffisante : le climat de confiance entre parents et enfants est essentiel.

Après douze ans : l’adolescent

J’ai la flemme de recopier (le copier/coller est verrouillé sur le PDF) et dans l’immédiat je ne suis pas concerné. Si ça vous intéresse, voir le rapport.

 

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4 réponses

  1. Stéfan dit :

    Le nul ! J’ai mal regardé sur le site de l’académie ; en fait le rapport complet avec les recommandations est disponible en ligne, le livre c’est juste pour ceux qui veulent un livre papier. C’est ici : http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/avis0113.pdf

    Je vais donc compléter l’article avec quelques trucs repris dans le rapport.

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  2. Adr3nalin-e dit :

    Et moi qui disait à mon père que je préférait être devant ma console que comme un végétal devant une émission sans intérêt… je le savais! Bon maintenant, c’est moi le père (Georges L., si tu m’entends, petit clin d’oeil) et je favorise l’interaction que la lobotomisation 🙂

  3. Adr3nalin-e dit :

    Il est décédé d’une infection urinaire Jar Jar Binks… RIP

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