Vice-Versa : le Pixar imaginatif est de retour

Vice-Versa

Vice-Versa, le nouveau Disney-Pixar, sort ce mercredi au cinéma, mais grâce au pouvoir ancestral des avants-premières, il était possible de le voir dès ce week-end. Ce que j’ai fait, accompagné d’U. (5 ans).

Et je suis ravi de retrouver le Pixar imaginatif qu’on avait un peu perdu ces dernières années, au milieu des suites (le très bon Toy Story 3, le sympathique mais sans plus Cars 2, et le bon Monstres Academy) et d’un film d’aventures sur fond d’histoire de princesse, plus proche du modèle Disney classique que de l’originalité Pixar. Vice-Versa me fait penser, par de nombreux aspects, à Monstres et Compagnie, qui reste à ce jour mon film préféré parmi les réalisations du studio. On y explore les coulisses d’un monde parallèle au nôtre ; dans Monstres et Compagnie, c’était le monde des peurs nocturnes enfantines ; dans Vice-Versa, c’est le monde de nos pensées qui nous est présenté. Les sentiments/sensations y sont représentés par cinq personnages : Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût. Présents en chacun de nous, ils guident nos réactions et sont à l’origine de nos souvenirs, représentés par des sphères colorées stockées chaque jour dans la mémoire. D’autres mécanismes à l’oeuvre dans notre esprit sont dépeints de façon très astucieuse : les rêves, les traits de personnalité, l’imagination…

L’idée de Vice-Versa est autrement plus originale, donc, que de faire parler des voitures ou confier un arc à une princesse.

La réalisation (par Pete Docter, co-réalisateur de Monstres et Cie et Là-Haut, et co-scénariste de Toy Story et Wall-E), est parfaite. On navigue sans cesse entre les deux mondes, celui de l’esprit (essentiellement l’esprit de la petite Riley, 11 ans, au centre de l’histoire) et celui du monde réel. Il y a beaucoup de trouvailles visuelles (en particulier dans le monde de l’esprit, où se déroulent les plus belles séquences du film), des personnages attachants, une bonne dose d’humour (avec quelques clins d’oeil spécialement adressés aux parents) et bien entendu les inévitables séquences émotion qu’on retrouve dans tous les Disney. Et zéro chanson (youpi !). Enfin si, une, mais pas sur le modèle classique de la chanson qui arrive alors qu’on n’a rien demander (style Reine des Neiges, si vous voyez ce que je veux dire).

Pour moi c’est un des meilleurs Pixar depuis un bon bout de temps, disons au moins 2008 ou 2009 avec Wall-E et Là-Haut (Toy Story 3 était très bien, mais n’avait pas l’audace d’explorer un univers inédit, donc c’est de la triche). Profitons-en, car à part Le Voyage d’Arlo en fin d’année 2015, le radar de Pixar ne contient que des suites pour les années à venir (Le Monde de Némo 2 en 2016, Toy Story 4 en 2017, Les Indestructibles 2 et Cars 3 en 2018).

Et pour les enfants, c’est bien ? A partir de quel âge ?

A vrai dire, pour les enfants, je ne suis pas certain que cet avis soit partagé. La plupart préféreront sans doute quelque chose de plus classique comme Nemo ou Cars.

U. (5 ans) a compris que les personnages colorés étaient dans la tête de la petite fille et que les sphères colorées représentaient des souvenirs, mais l’essentiel des éléments sur lequel repose l’histoire et les gags lui manquait. Il faut en effet comprendre les notions de joie, tristesse, colère, ainsi que les principes de la mémoire, pour entrer dans le scénario. Et pour vraiment l’apprécier, il faut avoir une idée du principe de la métaphore ou de l’allégorie. L’ensemble du film repose en effet sur la matérialisation de concepts plutôt abstraits.

Là où Cars, Toy Story ou même Monstres et Cie pouvaient s’apprécier à différents niveaux de lecture, il me semble que Vice-Versa est un peu plus exigeant quant aux pré-requis culturels. Il n’y aucune contre-indication à ce que des enfants très jeunes voient ce film, tout est parfaitement kid-safe et ils y trouveront des images et des personnages hauts en couleur, comme Joie qui ressemble à la Fée Clochette (doublée par Charlotte Le Bon dans la VF), ou Colère et sa tendance à exploser en faisant jaillir des flammes du haut de sa tête. Et d’autres trucs très rigolos mais chut je ne veux pas gâcher la surprise.

Mais pour vraiment comprendre de quoi il retourne, saisir le parallèle qui est fait entre les mondes et les enjeux de l’histoire, où il n’y a pas vraiment de méchant facilement identifiable ou de trésor à dénicher, un âge de 8-9 ans me semble un minimum.

Ah, dernière chose : si Vice-Versa renoue avec le grand Pixar d’il y a quelques années, le court-métrage proposé avant, « Lava », est quant à lui décevant. J’ai trouvé le character design raté, les voix très mal choisies (un gros et vieux volcan qui ressemble à Jabba le Hutt, mais avec une voix de jeune homme), l’histoire peu intéressante, le tout accompagné d’une chanson aux paroles un peu niaises. Et aucune touche d’humour. C’est la première fois que je vois un court-métrage Pixar en me disant qu’il est trop long. Dommage.

5 réponses

  1. lamyfritz dit :

    Impossible de le voir, mon gosse a été emmené aux urgences le jour où nous devions y aller. Et depuis, pas moyen de nous le procurer !

  2. Laurent dit :

    Pour illustrer le problème décrit par ailleurs, ceci est le dernier commentaire visible sur le site pour moi qui est bloqué sur les news du 16 août…

    • Stéfan dit :

      Ok. Merci pour ces précisions.
      Je viens d’aller supprimer manuellement des fichiers de cache qui étaient encore sur le serveur. Est-ce que le problème persiste ?

  3. Laurent dit :

    Ca a l’air d’être revenu à la normale ! Je te tiens au courant si le problème réapparait 🙂

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