PortAventura, le parc d’attractions sous le soleil de l’Espagne

Après le féérique Efteling en Hollande l’année dernière, et un passage en Gaule chez Astérix au printemps, direction le sud de l’Europe en cet été 2015 pour une journée à PortAventura, près de Barcelone. A part les quelques publicités parfois diffusées à la télé française dans les mois précédant l’été, je ne connaissais à vrai dire pas grand chose de ce parc. Et pourtant, avec Disneyland Paris, Europa Park et Efteling, il fait partie des parcs les plus visités d’Europe. Ouvert en 1995 sur un des sites qui étaient initialement pressentis pour accueillir le parc Disney européen, PortAventura accueille 3,5 millions de visiteurs par an (chiffre 2013).

Plan 2015 PortAventura

L’univers du parc

Comme Efteling ou Europa Park, PortAventura ne joue pas la carte des univers à licences (à quelques exceptions près, on y revient). Le thème général du parc serait plutôt une sorte de tour du monde, tendance exotique, et plus ou moins lié à la mer ou à l’exploration – sans que tout ceci ne soit vraiment défini. Les différentes zones du parc correspondent ainsi à la Mediterranée, au Far West, au Mexique, à la Chine médiévale, à la Polynésie. A tout ceci s’ajoute une zone non basée sur le monde réel : Sesamo Aventura, inspirée des personnages et décors de Rue Sésame.

Vue sur la zone Méditerranée

Vue sur la zone Méditerranée

Pour les plus petits : Sesamo Aventura

L’année dernière, le Parc Astérix mettait en avant une nouvelle zone, la Forêt d’Idéfix, dédiée au plus jeunes visiteurs, avec des attractions spécialement conçues pour eux, et pour la plupart interdites aux enfants les plus grands (et bien sûr aux adultes). Un moyen d’offrir aux petits leurs attractions à eux, assez logique puisque les grands ont quant à eux accès à des montagnes russes dont les petits ne peuvent pas profiter.

Mais avant Astérix, dès 2011, PortAventura suivait cette voie, en ouvrant la zone Sesamo Aventura. Un secteur aux décors inspirés de la série télé 5 Rue Sésame (malheureusement peu connue en France, mais très populaire aux Etats-Unis et dans certains pays d’Europe), avec une dizaine d’attractions adaptées aux plus jeunes visiteurs, dès 3-4 ans (estimation personnelle). Une mini montagne russe, quelques manèges, un monorail (sur lequel on embarque dans des avions) qui fait le tour de la zone… U. (5 ans) a adoré cette partie du parc, et même si elle n’est pas gigantesque (par rapport aux autres zones), on peut facilement y rester une heure ou deux avec de jeunes enfants qui seront ravis de pouvoir faire des attractions tout seuls comme les grands.

Sesamo Aventura n’est bien sûr (et heureusement) pas la seule partie du parc intéressante pour les jeunes enfants. De nombreuses attractions disséminées dans les différents secteurs sont parfaitement compatibles avec des visiteurs de 4 ou 5 ans ; on trouve par exemple un grand carrousel, un train de la mine, un parcours de rafting, un petit train qui relie les différentes zones, divers manèges type fête foraine mais thématisés, un labyrinthe de miroirs… Autant d’attractions dont toute la famille peut profiter.

On trouve également, à la frontière des zones Chine et Polynésie, une grande structure de jeu en forme de dragon, avec des toboggans et quelques petites attractions comme un manège de montgolfières-Chupa.

Les attractions phares de PortAventura

Il y a bien entendu une grosse part de subjectivité ici, mais voici ce qu’on a trouvé le plus remarquable.

Dragon Khan

Dragon Khan

Il y a quelques années, je pense que nous ne serions pas montés dans une telle attraction, à la seule vue de sa hauteur, des nombreux loopings et vrilles, et de la quasi-absence de décor sur le parcours permettant de « masquer » la hauteur. Indiana Jones à Disneyland est moins impressionnante, pour quelqu’un qui a le vertige, parce que le parcours est intégré à un décor omniprésent, les rails sont rarement au dessus du vide. Et Space Mountain ne peut pas impressionner par la simple vue de son parcours, puisqu’il est masqué par le dôme.

Mais au fil des aventures parc-attractionesques, on gagne des points d’XP et on peut s’attaquer à des montagnes russes plus flippantes d’aspect. Dragon Khan, par sa géométrie, nous a un peu fait penser à l’attraction Goudurix du Parc Astérix. Mais les caractéristiques sont ici revues à la hausse : 8 inversions (7 dans Goudurix), un point culminant à 45m (38m pour Goudurix), une vitesse de pointe de 100 km/h (vs. 80km/h), et un parcours de 1270m pour une durée de 1min45 (contre 950m et 1min20 sur Goudurix).

A moins que vous ne soyez allergiques aux loopings, c’est une attraction à faire, accessible à partir de 1m40, à classer sans doute parmi les 10 meilleures montagnes russes d’Europe.

Vue sur la zone Chine, avec au fond Dragon Khan et Shamballa

Vue sur la zone Chine, avec au fond Dragon Khan et Shambhala

Shambhala

La plus haute montagne russe d’Europe (visible ci-dessus, en blanc, au dessus de Dragon Khan), que nous n’avons malheureusement pas eu le courage de faire. Peut-être qu’avec un peu plus de temps en fin de journée, on aurait fini par craquer. Mais il faut dire que lorsqu’on est au pied des 76 mètres du point culminant du parcours, on ne fait pas le malin (surtout quand on a le vertige). Shambala est également la deuxième montagne russe la plus rapide d’Europe, avec une pointe à 134 km/h, surpassée uniquement par…

… Furius Baco

Furius Baco : ça décoiffe.

Furius Baco : ça décoiffe.

135 km/h : c’est la vitesse à laquelle les trains de Furius Baco sont lancés – sans ménagement car cette vitesse est atteinte en 3 secondes. Autant vous dire que l’accélération de lancement de Space Mountain ressemble, en comparaison, au démarrage d’un monte-escalier Secma. Testée avec E. (10 ans), nous avons la chance (que nous avons au départ prix pour une malchance) de nous retrouver dans l’emplacement de tête du train. Jamais une montagne russe ne m’a autant scotché à mon siège, dans les deux sens du terme. Je pense que le fait d’être à l’avant, avec aucun repère visuel devant nous autre que les rails et le décor défilant à 135 km/h, a joué. Mais même sans ça, l’accélération et la vitesse sont telles qu’on ne comprend plus où on est. C’est très court, mais très intense : alors que dans la plupart des montagnes russes, le parcours est fait de montées plutôt calmes et de descentes à fond la caisse, ici le parcours est relativement plat (hauteur maxi : 14m), et on est à pleine vitesse pendant toute la durée de l’attraction.

L’âge de glace – L’aventure 4D

L'Age de Glace, l'attraction. Clairement pas la plus grande réussite du parc...

L’Age de Glace, l’attraction. Clairement pas la plus grande réussite du parc…

La seule vraie déception de la journée. Mise en avant sur le plan du parc avec un gros macaron, sans doute du fait de la nouveauté et de l’attrait de la licence, cette attraction est un cinéma dynamique en 3D. A l’origine, l’attraction s’appelait Sea Odyssey, et elle a été transformée pour accueillir un film Ice Age. Malheureusement, la formule ne fonctionne pas vraiment. Le film projeté n’est pas une production spécifique pour cinéma dynamique : il s’agit de séquences extraites du film L’Âge de Glace 3. Les séquences choisies sont bien sûr les séquences d’action, mais comme la caméra n’est jamais en vue subjective, on reste un peu extérieurs à ce qui se passe, nous sommes spectateurs et non acteurs, à l’inverse d’un Star Tours. Autre problème de cette attraction : alors que dans d’autres cinémas dynamiques, comme Star Tours à nouveau ou ceux du Futuroscope, l’écran est solidaire de la salle et donc des sièges (ce qui permet de ne pas avoir à suivre des yeux un écran qui se déplace), ici l’écran est fixe. Je pense que ça réduit encore un peu l’immersion (le cerveau est moins piégé), et pour les enfants, ça les empêche carrément de voir ce qui se passe lorsque les sièges sont penchés vers le haut, l’écran étant alors trop bas. Dans la catégorie cinéma 4D, on est loin, très loin, du génialissime Stormriders de Tokyo Disneysea.

Bref, à moins que vous n’ayez beaucoup de temps devant vous, vous pouvez zapper cette attraction et investir le temps sur les autres excellentes attractions que propose le parc, certes sans licence connue, mais au moins réussies sur le strict plan du design d’attraction.

El Secreto de los Mayas

Excellente surprise que cette attraction, dont ne savions absolument rien jusqu’à ce qu’on comprenne, au fur et à mesure de notre progression dans la file d’attente. Premier indice : les gants en plastique (type gants de station-service) distribués aux personnes du début de la file d’attente ; au départ j’ai cru qu’on allait devoir toucher des trucs dégoulinants et des mygales, comme dans Fort Boyard. Deuxième indice : les entrées et sorties qui ne se font pas par gros paquets de 8 ou 12, ni à débit régulier. Troisième indice : un Espagnol semi-francophone qui, nous entendant nous demander de quoi il s’agit, nous indique « C’est une attraction avec des glaces. »

eee

C’est la première fois qu’on fait une attraction où on nous file des gants avant d’entrer…

El Secreto de los Mayas est un labyrinthe vitré. Les gants permettent aux dizaines de miroirs qui composent le parcours de rester propres et donc de ne pas trahir leur présence. La formule est différente des classiques Palais des Glaces de fête foraine, qui sont à base de vitres et ne joue pas tant sur la perturbation des sens. Ici, nous sommes entourés de portes ; certaines sont de vraies portes, d’autres sont des miroirs. C’est très déroutant, grâce à une géométrie parfaitement conçue, des lumières fluos aux couleurs changeantes, un parcours beaucoup plus long, une ambiance sonore réussie et une combinaison géniale de miroirs créant l’illusion d’un parcours aux couloirs infinis. On se surprend d’ailleurs à ne pas réaliser, à plusieurs reprises, qu’on est face à un miroir – alors qu’on voit notre reflet dedans.

El Secretos de los Mayas

Seul point faible de cette attraction aussi rustique (pas de haute technologie ici) qu’efficace : les autres visiteurs. On rêverait en effet d’être seuls dans ce labyrinthe de miroirs, pour mieux s’y perdre – le flux des autres visiteurs donnant en effet quelques indications sur la direction générale. Mais ceci n’empêche pas El Secreto de los Mayas d’être une des attractions à faire absolument si vous visitez PortAventura, car elle n’a pas d’équivalent dans les autres parcs européens (du moins pas ceux que je connais).

PortAventura (16)Hurakan Condor

Pour les mêmes raisons qui nous ont conduits à ne pas faire un tour sur Shambala, nous n’avons pas embarqué pour un vol sur le grand Hurakan Condor, une tour avec ascenseurs lâchés en chute libre d’une hauteur de 86 mètres. Mais si vous aimez la hauteur pure, c’est sans doute une attraction à ne pas rater. Il s’agirait a priori de la deuxième plus haute tour de chute libre d’Europe (après celle de Liseberg en Suède), et une des plus hautes du monde.

Et les autres !

En plus de ces attractions uniques, PortAventura propose des attractions classiques, toujours bien intégrées dans leur secteur. Notamment :

  • Stampida, une très bonne montagne russe en bois à double-parcours simultané (comme Joris an de Draak à Efteling) dans la zone Far West,
  • El Diablo, un train de la mine plutôt sympathique, même s’il peine à rivaliser avec l’exemplaire Big Thunder Mountain de Disneyland,
  • Grand Canyon Rapids, une rivière avec des embarcations-bouées dans lesquelles on monte à plusieurs (similaire au Piraña d’Efteling, qui reste le maître en la matière puisque c’est la première attraction d’Europe de ce type, et la deuxième au monde),
  • Angkor – Adventure in the Lost Kingdom, une attraction à base d’embarcations équipées de mini canons à eau, activés par les passagers. Le but du jeu étant bien sûr d’atteindre les passagers des autres bateaux, lorsqu’on se fait face dans les lacets du parcours. Très amusant, même si on aurait aimé plus d’interactions avec le décor.
  • Serpiente Enplumada, un manège comme on peut en trouver dans les fêtes foraines, avec des bras articulés sur lesquels se trouvent des nacelles tournantes. Plus impressionnant qu’il n’y paraît, et très joliment intégrée dans une partie arborée de la zone mexicaine.
  • Wild Buffalos, des auto-tamponneuses très amusantes : grande piste, nombreux véhicules (en forme de bisons) et tours durant assez longtemps, pour une attente très raisonnable. Un très bon rapport amusement/attente.

En tout, le parc propose une quarantaine d’attractions. Une petite dizaine d’entre elles sont à réserver aux enfants à partir de 8-10 ans, ados et adultes. Une autre dizaine est moyennement palpitante pour des visiteurs de plus de 10 ans. Le reste est adapté à tous les âges, ce qui fait de PortAventura un parc très familial.

Restauration, aménagement, fréquentation

Le parc propose différents restaurants, avec comme dans la plupart des parcs de cette envergure, des menus plus ou moins chers. Pour environ 10€, on peut se procurer un menu de base avec un gros hot-dog (vraiment gros), des frites et une boisson. Le secteur chinois propose de la nourriture asiatique, la zone mexicaine des burritos et des tacos, etc. L’attente est raisonnable, et le rapport qualité/prix général de la nourriture nous a paru meilleur qu’à Disneyland. Les glaces et boissons fraîches vendues dans le parc sont aussi à des tarifs plus raisonnables (par exemple, le Calippo est à 2€).

Les décors sont très réussis, et l’ensemble est plus aéré et spacieux que Disneyland Paris. Bien que nous ayons visité le parc en plein coeur de la saison touristique (première semaine d’août, un jour de météo particulièrement clémente), à aucun moment nous n’avons ressenti l’impression d’allées chargées et de foule qu’on peut ressentir chez Mickey, ou même à Efteling à la même saison. Il faut dire que PortAventure a pris ses aises : le parc s’étend aujourd’hui sur 119 hectares (Disneyland Paris en fait 82).

L’attente aux attractions est dans l’ensemble très raisonnable, pour une journée de pleine saison. Les attentes les plus longues dépassent rarement une heure, et pour de nombreuses grosses attractions (dont les montagnes russes) nous avons attendu moins de 20 minutes. En revanche, les indications de temps d’attente au début des files ou sur les panneaux disséminés dans le parc sont globalement peu fiables, avec des écarts de plus de 50% sur les quelques attractions pour lesquelles on a vérifié. Ne comptez par ailleurs par sur l’application pour smartphone, qui affiche des valeurs encore plus fausses (ce qui est d’autant plus dommage que la couverture Wi-Fi du parc est exemplaire, la meilleure que j’ai vue dans un parc d’attraction). On peut également regretter l’absence de systèmes type Fast Pass ou de files d’attente spéciales « Single Rider » qui permettent de réduire l’attente (le seul moyen de contourner les files est d’acheter des billets premium, système que j’apprécie moyennement car il crée des inégalités entre les visiteurs selon leur budget et la taille de leur famille, et ça c’est pas super cool).

Malgré ces temps d’attente corrects, et une fermeture du parc à minuit (nous y sommes entrés vers 11h du matin, une heure après l’ouverture), nous n’avons pas pu tout faire en une journée : on a zappé tous les spectacles et quelques attractions qui nous tentaient. Et nous n’avons refait aucune attraction après l’avoir testée une première fois. Je pense que pour pouvoir profiter de tout le parc tranquillement et refaire les meilleures attractions, il faut y passer 2 voire 3 jours, même hors saison car les horaires d’ouverture y sont moins étendus, ce qui élimine le temps gagné sur les files d’attente. A propos d’attente, n’allez surtout pas au parc le jour J sans avoir préalablement acheté vos tickets sur internet – sauf si vous avez envie de faire la queue une heure ou plus avant d’entrer.

En résumé…

PortAventura est un des parcs d’attraction les plus impressionnants d’Europe, par sa taille et par ses attractions phares, en particulier ses montagnes russes. Il n’oublie pas les plus jeunes visiteurs, avec la zone Sesamo Aventura et de nombreuses attractions familiales un peu partout dans le parc. Malgré l’absence de véritable thème ou identité forte (à l’inverse de Disneyland, du Parc Astérix ou d’Efteling), le travail sur les décors des zones est très réussi et l’ambiance est au rendez-vous. L’ensemble est spacieux, très bien aménagé, avec un parcours un peu plus dirigé que celui d’autres parcs, ce qui facilite la visite lorsqu’on vient pour la première fois. Si vous séjournez en Espagne ou êtes de passage dans la région, ce serait dommage de ne pas y passer une ou deux journées. Les enfants à partir de 4-5 ans y trouveront largement leur compte, les plus grands aussi grâce aux nombreuses attractions à sensations fortes.

Arrivée dans Sesamo Aventura

Tarifs (2015)

  • 1 Journée Adulte (de 11 à 59 ans) : 45€
  • 1 Journée Enfant (de 4 à 10 ans) ou Senior (à partir de 60 ans) : 39€
  • 2 Journées Adulte (de 11 à 59 ans) : 56€
  • 2 Journées Enfant (de 4 à 10 ans) ou Senior (à partir de 60 ans) : 48€
  • 3 Journées Adulte (de 11 à 59 ans) : 79€
  • 3 Journées Enfant (de 4 à 10 ans) ou Senior (à partir de 60 ans) : 64€

Précisons au passage qu’à côté de PortAventura se trouve un parc aquatique, Costa Caribe, accessible avec une réduction de -30% si vous présentez votre ticket de PortAventura (il existe aussi des tickets pour les deux parcs).

Pour en savoir plus : Site officiel du parc PortAventura / PortAventura sur Facebook / PortAventura sur Twitter

Nous avons bénéficié d’entrées gratuites pour le parc PortAventura afin de permettre la rédaction de cet article, mais les impressions et avis exprimés sont les miens.

1 réponse

  1. AlexNidhogg dit :

    Y a carrément des pack 3 journées… Et beh!
    Par contre, ça a l’air vraiment bien ce parc, après il faut avoir des kids qui aiment la hauteur et la vitesse pour en profiter pleinement mais j’avoue que la montagne russe avec son point culminant là… pfiou et sans décor?! Et beh! 🙂

Répondre à AlexNidhoggAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.