Entretien avec Corentin Lamy, Youtubeur papier pour JV

Mini CorentinCorentin Lamy est journaliste jeux vidéo depuis qu’il a 23 ans ; il en a aujourd’hui 30. Il y a un an, il se lance dans l’aventure du magazine JV, avec une poignée d’autres fous. En ce mois de novembre 2014, JV fête sa première année, avec son 13ème numéro.

Pour l’occasion, entre deux tweets (1 et 2), Corentin a accepté de répondre à quelques questions sur son enfance de joueur et le métier de journaliste spécialisé dans les jeux vidéo.

A quel âge as tu commencé à jouer aux jeux vidéo ?

J’ai commencé à jouer à 6 ans, sur la NES que j’ai eu à Noël, avec la cartouche Duck Hunt/Super Mario Bros. Bizarrement, je crois que je n’avais jamais touché de jeux vidéo avant. J’en ai aucun souvenir en tout cas. Je pense que je ne savais même pas ce que c’était. C’est totalement de la faute de mes parents si j’en suis là aujourd’hui !

Quels sont les trois jeux qui t’ont le plus marqué, quand tu étais enfant ?

Pas facile de n’en retenir que trois, mais les premiers auxquels je pense, c’est Zelda sur NES (que mon père m’avait ramené un peu par hasard d’un voyage à Paris – je ne sais pas s’il avait été bien conseillé ou s’il avait juste bien aimé la cartouche dorée), ToeJam & Earl sur Megadrive (j’ai dû mettre dix ans à le finir), et Super Mario World sur Super NES. C’est marrant que Super Mario World m’ait marqué parce que je n’ai jamais eu de Super NES. J’y ai joué cinq minutes dans un camion promotionnel qui faisait le tour de la France, c’était fou.

Jouais tu beaucoup ? Qu’en pensaient tes parents ? Et à part toi, on jouait beaucoup, dans ta famille ?

Tout le monde jouait un peu chez moi, mon père à Zelda, ma mère à Super Mario Bros, et ma soeur de temps en temps avec moi, aux jeux qui se jouaient à deux. Je me rappelle qu’elle m’explosait à Super Street Fighter II en jouant n’importe comment, et que j’étais très mauvais joueur.

Mes parents diraient sans doute que je jouais trop, même si, vu le finalement relativement petit nombre de jeux qu’on avait, et le fait qu’en dehors des « grands jeux », la plupart était tellement mal foutue qu’on dépassait pas le deuxième niveau, je pense que je jouais pas tant que ça. Quand j’étais gamin, mes parents m’en ont jamais trop empêché, même si je me rappelle qu’ils m’aient foutu quelques fois à la porte pour jouer dehors.

Ca s’est gâté ensuite, quand j’ai découvert le PC vers 11 ans, Civilization et autres jeux beaucoup plus chronophages.

A quel âge as tu décidé que tu deviendrais journaliste jeux vidéo ? Qu’est-ce qui t’a conduit sur cette voie ?

Très tard. D’ailleurs je crois que je ne l’ai jamais vraiment « décidé », ça s’est présenté comme ça. Je crois que j’ai réalisé que je pourrais faire ça à 19 ans, quand le magazine Joystick a fait un appel à candidature. J’ai postulé, avec un test de Morrowind, mais j’ai jamais eu de réponse.

Corentin Lamy (portrait robot)

J’y ai plus vraiment repensé ensuite, ou alors pas sérieusement, jusqu’à 23 ans quand j’ai commencé à bosser dans le milieu un peu par accident. J’étais journaliste pigiste, je venais juste d’arriver à Paris et je cherchais du boulot. Je suis tombé par hasard sur une petite annonce pour Playstation Magazine : ils cherchaient des gens qui venaient de la presse généraliste pour faire des reportages en milieu « geek ». J’ai essayé, j’ai fait quelques papiers, de plus en plus, jusqu’à ce que ça devienne mon activité principale et, finalement, unique.

Et l’ironie de l’histoire, c’est que j’ai fini par bosser pour Joystick, en 2011/2012.

Vu de loin, tout le monde s’imagine plus ou moins le métier de journaliste jeux vidéo comme le job de rêve, où on est payé à jouer toute la journée aux dernières nouveautés avant même leur sortie. Dans la vraie vie, c’est quoi, les coulisses du job ?

En tout cas, on n’est certainement pas payés à jouer toute la journée, surtout pas chez JV où les tests de nouveautés occupent moins de 20% du mag !

Pour le reste, ça correspond peu ou prou avec ce qu’on fait partout ailleurs dans la presse : des réunions pour décider des sujets qu’on va traiter dans le prochain numéro, des coups de fil, des échanges de mails pour des interviews ou mettre la main sur des jeux à venir, et beaucoup de temps passé devant son traitement de texte ! De temps en temps on est aussi invités à des présentations, généralement à Paris, et de temps en temps (de plus en plus rarement) à l’étranger.

Dans l’absolu, le métier proprement dit, bien que passionnant, est moins « fun » qu’il peut en avoir l’air… même si nous, parce qu’on est autant une bande de potes que de collègues, on se marre quand même beaucoup.

Comme chacun le sait, les jeux vidéo transforment les enfants en tueurs sanguinaires. Toi qui évolues dans ce milieu sordide et malsain, combien de tes connaissances sont en prison ?

Aucune, mais c’est parce que mes amis ont tous été très bien éduqués et ont respecté religieusement les indications PEGI des boîtes de leurs jeux ! D’ailleurs, je dis ça, je dis rien, mais on a justement un dossier consacré au sujet dans le prochain numéro :-).

Je remercie Corentin pour le temps accordé à cette interview. Vous pouvez le retrouver sur Twitter et bien sûr dans le magazine JV.


Au sommaire du numéro 13 de JV, entre autres sujets, les suivants intéresseront particulièrement les geek-parents :

  • Portrait de Tommy Tallarico, cofondateur du Video Games Live, qui a combiné ses deux passions d’enfant – la musique et le jeu vidéo
  • Enorme dossier (12 pages !) sur Minecraft et son avenir
  • Le charity gaming, pour les associations comme Child’s Play
  • Civilization : Beyond Earth, la critique ; Super Smash Bros. Wii U, la preview
  • Zelda II (oui, Zelda II : 8 pages sur un jeu sorti en 1988)
  • Et plein d’autres trucs.

Pour vous abonner à JV et ne même plus avoir besoin de sortir sous la pluie pour acheter le magazine chaque début de mois, c’est par là.

Réagir à cet article

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.