Playmobil, le film : pour quoi faire ?

Playmobil annonce un film en préparation pour une sortie en 2017, avec Pathé et Wild Bunch. Difficile de ne pas voir ici une copie de l’initiative de Lego, qui fut couronnée de succès avec un film qui a séduit à la fois le public et – globalement – la critique. Mais la recette qui a fonctionné avec Lego peut-elle marcher avec Playmobil ? A priori, c’est loin d’être évident.

Les Playmobil sont de simples figurines, c’est un pur jouet d’imitation. Ce qui était intéressant dans le film Lego, c’est que l’histoire, l’univers et l’identité visuelle de l’ensemble était basé sur ce qui faisait la spécificité des Lego : la construction et la créativité. Mais avec des jouets d’imitation, que peut-on raconter d’original ? Au mieux, on peut espérer un clone de Toy Story, avec un scénario qui joue sur le principe des jouets qui vivent en cachette quand les humains ne regardent pas. Au pire, il s’agirait d’un simple film d’animation avec une histoire générique, et une skin Playmobil appliquée dessus.

Il y a donc cette première difficulté, de trouver une idée qui relie le concept des Playmobil à l’histoire du film.

La seconde difficulté, et c’est plus inquiétant, c’est que les récentes tentatives de Playmobil de donner vie à leurs figurines sont catastrophiques, sur le plan visuel. L’une d’elle, c’est la série animée Super 4, dont les personnages principaux ont cet aspect :

playmobil super 4

 

Ca ne fonctionne pas du tout. Le mélange entre les têtes rondes et les cheveux lisses (fidèles aux jouets Playmobil) avec les corps anthropomorphiques beaucoup plus réalistes, c’est affreux. On est dans une espèce de vallée de l’étrange, avec des Playmobil qui essaient de ressembler à des humains, rendant le résultat moins agréable que lorsqu’ils sont clairement stylisés et simplifiés. A aucun moment Lego n’a cherché à modifier les silhouettes de ses figurines pour les films : elles ont simplement été assouplies afin que les membres puissent se plier, mais « au repos », un personnage d’un film ou d’un jeu vidéo Lego est strictement identique à sa version figurine en plastique. Et je ne parle même pas de la petite bestiole bleue qui est là comme un cheveu sur la soupe, qui ne correspond à aucun univers Playmobil connu, et dont le design n’est absolument pas Playmobilesque.

Il y a du légèrement moins moche ici, mais ça reste pas terrible :

A l’inverse de Playmobil, Lego avait déjà une expérience énorme en matière d’animation de ses jouets : les jeux vidéo Lego, une réussite indéniable, qui séduisent les joueurs de tous âges depuis 2005. Il y a bien eu de vagues essais de Playmobil sur PC, mais mieux vaut ne pas en parler, c’était atroce, pire que les pires jeux web en flash.

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