Starlink: Battle for Atlas – Le retour des jeux vidéo à figurines ?

La vague Skylanders est derrière nous… Après un premier épisode très remarqué, grâce à la nouveauté du concept de jeu vidéo augmenté par des figurines, Activision s’est malheureusement laissé entraîner dans une spirale mercantile qui a fini par dégoûter les joueurs (et leurs parents financeurs…). Ce modèle repose sur un subtil équilibre : les figurines doivent permettre d’augmenter le plaisir du jeu, mais il faut que la facture totale reste raisonnable. Ce n’était plus le cas avec les derniers épisodes Skylanders, conduisant Activision à abandonner la série, faute d’acheteurs, en 2016 avec le dernier épisode – Skylanders Imaginators.

Parallèlement, d’autres s’y sont essayés, avec plus ou moins de succès. Disney Infinity, le concurrent le plus ambitieux (et qui avait les moyens de s’imposer), s’est finalement planté, avec une série abandonnée après trois épisodes. Lego Dimensions était une belle tentative, mais a sans doute souffert de l’épuisement du marché. Il aurait fallu que le jeu sorte quelques années plus tôt… Lego Dimensions a sans doute aussi été pénalisé par une forme d’auto-concurrence : les autres jeux Lego, qui permettent de jouer avec des dizaines et dizaines de personnages, sans avoir à acheter la moindre figurine.

Malgré ces échecs, d’autres se lancent aujourd’hui. Cette année, Nintendo, ragaillardi par le succès surprise de la Switch et sans doute conforté par le tranquille rythme de croisière de ses figurines Amiibo, a sorti son étonnante gamme Nintendo Labo – des jouets en carton, à assembler soi-même et à combiner aux contrôleurs de la Switch. Un concept intelligent et attirant, mais un peu pénalisé par la qualité des jeux vidéo associés (et des contraintes matérielles de rangement des objets en carton ainsi constitués). Et, en cette fin 2018, c’est au tour d’Ubisoft de tenter sa chance.

Annoncé lors de l’E3 2017, Starlink Battle for Atlas sortira le 18 octobre sur PS4, Xbox One et Switch. Le concept est très proche de celui de Skylanders Swap Force (troisième épisode de la série, sorti en 2013), qui permettait de créer ses propres personnages en assemblant librement deux moitiés.

Starlink pousse le concept un peu plus loin, en permettant au joueur d’assembler un vaisseau spatial en choisissant ses différentes armes, et modifiant ainsi son comportement dans le jeu.

L’idée est intéressante, et aurait sans doute fait fureur si le jeu était sorti il y a 5 ou 6 ans. Le problème est qu’il arrive après une overdose de jeux à figurines. Les joueurs (et leurs parents – parce que l’univers proposé s’adresse assez clairement à des enfants), seront ils ouverts à une nouvelle vague de jeux vidéo augmentés par des jouets ?

La réponse après Noël : les chiffres de vente parleront d’eux mêmes. Mais avec la qualité et quantité de jeux vidéo « simples », c’est-à-dire ne nécessitant pas d’investir dans des figurines pour en profiter complètement, notamment sur l’incontournable Switch (Pokémon Let’s go, Super Smash Bros…), la concurrence pour trouver une place au pied des sapins sera sans doute un peu plus ardue qu’à l’époque de la Wii U et ses maigres ventes. Histoire d’attirer les joueurs Nintendo, Ubisoft a d’ailleurs eu la bonne idée de proposer un kit spécial, incluant le célèbre Fox McLoud de la série StarFox.

Pour s’imposer, il faudra que Starlink, avant d’être un bon jeu vidéo à figurines, soit d’abord un bon jeu vidéo tout court. A ce titre, on peut apprécier l’effort d’Ubisoft de s’éloigner des classiques jeux d’aventure/exploration, pour proposer un jeu de science-fiction à base de vaisseaux. Ubisoft prend également le risque, contrairement à ses précédesseurs, de créer un nouvel univers – Skylanders, Disney Infinity et Lego Dimensions reposaient tous sur des licences pré-existantes.

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