Galaxy Tab 2 pour des enfants : checkpoint des 6 mois

E. (8 ans) a une tablette Samsung Galaxy Tab 2 depuis 6 mois, c’est le moment de faire un petit bilan des points forts et points faibles de cet ustensile pour une utilisation par des enfants.

Les points positifs

Excellent rapport qualité/prix

Plus abordable que l’équivalent d’Apple, sans sacrifier la qualité (attention aux tablettes sans marque qui coûtent encore moins cher mais risquent de ramer au moindre jeu un peu graphique).

Les Simpson Springfield ne tourne pas correctement sur des tablettes d’entrée de gamme à moins de 100€.

Pour actuellement moins de 150€ (version 7 pouces, suffisantes pour des petits doigts d’enfants) grâce à une baisse de prix provoquée par la sortie de la Tab 3, la Galaxy Tab 2 est à mon avis l’offre la plus équilibrée, qui permet de faire tourner sans ralentissements des jeux comme Les Simpson Springfield, Angry Birds Star Wars, Temple Run

Techniquement c’est bien meilleur que les tablettes « pour enfants » qui envahissent cette année les magasins de jouets après des prémices l’année dernière (attention danger, les fabricants surfacturent l’emballage « kid-friendly », la preuve par Samsung même qui lance une Galaxy Tab Kids, qui coûte 50€ de plus que la Tab 3 et offre avec une résolution plus faible…).

La Galaxy Tab 2 est assez solide : après 6 mois d’usage fréquent et sans film de protection, pas de rayure sur l’écran. U. (3 ans) a marché dessus 2 ou 3 fois, sans dégâts. Par contre pas de chute à signaler, donc je ne connais pas la tenue à ce type d’accident.

Vraiment multifonction : jeux vidéo, multimédia, internet

Contrairement à une console portable 3DS ou PS Vita, la tablette est vraiment adaptée à de très nombreux usages. Lecteur multimédia équivalent à un PC (musique, vidéo), navigation internet presqu’aussi confortable qu’à la souris, jeux vidéo…

Idéal pour partir en vacances donc : dans la voiture ou dans le train, l’enfant peut regarder des films (préalablement copiés sur la carte mémoire), pendant le séjour ça permet d’avoir la dose vitale de jeux vidéo, et on peut de temps en temps lui piquer l’engin pour vérifier nos comptes Gmail par le Wi-Fi d’un MacDo. L’appareil photo/caméra intégré permet aussi de se lancer dans la photo, et ça c’est cool.

A part le chargeur, tout est dans la mémoire de la tablette. Pas de cartouches de jeux à transporter (et à perdre…).

Beaucoup de jeux gratuits ou très peu coûteux

Il faut faire le tri entre les nullités et les jeux bien faits et amusants, mais ça revient clairement moins cher de jouer sur tablette que sur 3DS. En 6 mois, j’ai dépensé moins de 10€ en jeux, pour quelques dizaines d’heures de jeu par E. (8 ans). A suivre dans un autre article, une sélection de jeux pas mal disponibles sur le Google Playstore.

Des applis éducatives sont disponibles, mais… (voir points négatifs ci-après).

Les points négatifs

Jeux vidéo : exclusivement du snack gaming

Angry Birds Star Wars, un jeu rigolo et facile à prendre en main, qui marche à tous les âges, mais qui reste du snack gaming.

Le principal défaut, qui fait que malheureusement une tablette ne remplace pas complètement une console portable : l’absence de vrai bon jeu riche et ambitieux. On reste dans le snack-gaming, avec des jeux vendus entre 0 et 5€, conçus pour des sessions de jeu courtes, avec des gameplays assez répétitifs. Ces jeux ne sont pas mauvais et ont des qualités propres, mais ils ne sont pas suffisants pour une alimentation équilibrée en pixels.

Le Google Playstore n’a pas encore son Zelda, son Pokémon ou son Mario Kart. Techniquement pourtant ce serait possible. C’est donc un problème économique chez les éditeurs, qui semblent enfermées dans les modèles free-to-play ou jeux qu’ils ne vendront pas plus de quelques euros. En attendant, pour des jeux vidéo plus complexes et épanouissants, il faut donc toujours passer par la case Nintendo 2DS ou 3DS…

A noter : un certain nombre de jeux (dont plusieurs des meilleurs) ne peuvent pas être joués sans accès internet. Pas pratique en déplacement (train, vacances, salle d’attente de dentiste, chez mémé qui ne connait pas le code de son wi-fi…).

Educatif et culturel : on est loin de la pub

Je n’ai pas trouvé d’application éducative vraiment convaincante, combinant à la fois des qualités ludiques (pour que l’enfant ait envie de l’utiliser) et d’apprentissage. Soit elles sont noyées dans la masse du Playstore, soit elles n’existent pas. Assez ironiquement, la pub pour la tablette Google Nexus (même catalogue d’applis) montre à peu près l’inverse de la réalité.

Toujours dans cette pub, on voit le garçon regarder en cachette « Le discours d’un roi », sous ses draps. Pour qu’une telle scène se réalise, il faudrait que les films, musiques et livres vendus sur le Playstore ne soient justement pas vendus, mais accessibles gratuitement en échange d’un abonnement de quelques euros par mois. Dans la vraie vie, aucun enfant normalement constitué ne va dépenser 3€ pour mater un film qui n’est pas marketé pour lui. En plus techniquement il ne peut pas acheter lui-même des contenus sur sa tablette sauf si ses parents lui donnent les clés de leur carte bleue (cf. ci-dessous).  Personnellement, j’aurais bien aimé qu’E. (8 ans) lise des bouquins sur sa tablette, mais à 7€99 le dernier Astérix ou le premier Harry Potter, autant acheter les livres, au moins on peut les prêter ou les donner une fois lus…

La saisie au clavier virtuel n’est pas pratique. C’est bon pour saisir des adresses de sites ou remplir des formulaires simples, mais il ne faut pas espérer faire du traitement de texte ou du blogging intense avec ce genre d’interface. C’est pour moi ce qui fait que la tablette ne peut pas complètement remplacer un ordinateur portable (pour Microsoft aussi, cf. leur initiative Surface visant à résoudre ce problème), et que ça reste avant tout un outil de consultation ou de jeu, plutôt qu’un outil d’expression ou de création. En même temps, à moins de 10 ans en général ce n’est pas la priorité, le traitement de texte ou les blogs.

Un peu plus d’implication parentale nécessaire que pour une 3DS

Beaucoup de jeux contiennent des options d’achats in-game (avec des vrais € de la carte bancaire de papa/maman) pour débloquer des power-ups, des accélérateurs divers, des objets cools ou puissants, etc. Là encore, c’est une contrepartie au free-to-play, mais ça peut être frustrant.

Option d’achat de power-up dans Angry Birds, avec des vrais euros.

Le pseudo contrôle parental des achats d’applis se fait par une validation d’achat par mot de passe Google. Autrement dit, si un enfant connait son mot de passe Google (par exemple s’il utilise déjà Gmail), on ne peut pas l’empêcher d’acheter des applications payantes ou (encore plus dangereux) de faire des achats in-game.

La tablette demande un peu plus d’investissement technique (surtout au début) qu’une 3DS, pour régler les différentes options, configurer un compte Google, installer les applications, éliminer les trucs inutiles, etc. C’est facile, mais c’est différent d’une 3DS qui se prend quasi immédiatement en main par l’enfant.

 

Et donc : tablette Galaxy Tab ou console 3DS ?

Vous hésitez entre une tablette et une console portable pour votre enfant de moins de 8-10 ans. Voici mes conseils qu’il vaut mieux suivre sinon je ne réponds plus de rien.

Cas 1 : si c’est soit tablette soit 3DS, et que l’enfant peut jouer par ailleurs sur une console de salon, je pense que la tablette est la meilleure option (et parmi les tablettes, la Galaxy Tab 2 en 7 pouces est un très bon choix), avec un rapport contenu/prix bien plus élevé. Pour 150€ et avec des jeux/applis gratuits ou aux prix ridiculement bas, vous apportez déjà un très bon niveau de fun vidéoludique et la possibilité d’autres loisirs numériques (vidéo, musique, photo, web…).

Attention, rien de tout ça (et pas d’équivalent) sur tablette.

Cas 2 : si c’est soit tablette soit 3DS et que cet achat sera l’unique plate-forme de jeux vidéo à laquelle l’enfant aura accès, si vous l’achetez surtout pour les jeux, et si vous pouvez investir 200€ pour le matériel plus 30 à 40€ par jeu, la 3DS est un meilleur choix, car la tablette ne permet pas de jouer aux gros jeux comme Skylanders, Super Mario, Mario Kart, Zelda, Pokémon, etc. En fait à part Angry Birds, votre enfant n’aura accès à aucun des jeux dont tout le monde parle à la récré.

Cas 3 : si vous êtes riche, prenez une Galaxy Tab et une 3DS, et on n’en parle plus.

Au passage, je rappelle qu’il s’agisse d’une console ou d’une tablette, il vaut mieux passez du temps sur un écran interactif qu’à baver passivement devant Gulli. C’est pas moi, c’est l’Académie des Sciences. Donc si vous avez peur pour la santé mentale de vos enfants et évitez pour cette raison tablette ET console, soyez logique : commencez par interdire la télé et on en reparle.

Au fait, avec la tablette, faut acheter quoi ?

Je vous conseille une carte micro SD pour stocker les vidéos et la musique, car les 8 Go de mémoire de la tablette sont assez vite remplis par l’OS et les applications installées. Je recommande aussi l’achat d’un étui officiel Samsung, ils sont un peu chers mais protègent bien l’écran et se clipsent parfaitement sur la tablette. Bien sûr, n’oubliez pas les lingettes pour écrans, parce que la salive et les écoulements nasaux, ça fait pas propre. Enfin, Google a récemment lancé en France les cartes cadeaux pour le Playstore (uniquement disponible chez Carrefour pour l’instant). Bonne idée car c’est le seul moyen de mettre physiquement des jeux Android au pied du sapin.

 

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