Duel de zoos : La Flèche Vs. La Boissière-du-Doré
Imaginons que vous faites partie des 1636 habitants de Saint-Martin-du-Fouilloux. Vous vous trouvez donc à égal temps de parcours de deux des principaux parcs zoologiques du Grand Ouest : le zoo de la Boissière-du-Doré (Loire-Atlantique) et le zoo de La Flèche (Sarthe). Ne sachant pas si vous devez rouler vers le sud-ouest ou vers le nord-est, vous vous tournez vers internet afin d’obtenir un test comparatif de ces deux zoos. Et là, vous tombez sur cet article qui dès son introduction s’annonce passionnant.
Préambule
La comparaison est basée sur une visite très récente (1er août 2014) au zoo de La Flêche et de nombreuses visites entre 2006 et 2013 au Zoo de la Boissière-du-Doré. Nous sommes allés visiter celui de La Flèche car au printemps, E. était accroc à l’émission diffusée sur France 4, « Une saison au zoo« , tournée dans ce parc ; il voulait voir en vrai les animaux et le personnel du zoo vus dans l’émission. Quant à celui de la Boissière-du-Doré, on y est allés plusieurs fois, d’abord avec E. dès ses 2 ans (pour l’échanger contre un petit saïmiri, mais ça n’a pas marché), puis avec U. également assez tôt ; ce zoo est en effet très proche de chez nous, ce qui est bien pratique quand on est en manque de girafes.
Round 1 : les chiffres
Zoo de La Flèche : ouvert en 1946, 1200 animaux de 120 espèces sur 14 hectares. Tarif 2014 : 20,5€ (adulte) et 17€ (enfant 3-11 ans). L’abonnement annuel est intéressant à partir de 4 visites effectuées dans l’année.
Zoo de La Boissière-du-Doré : ouvert en 1984, 700 animaux de 70 espèces sur 20 hectares. Tarif 2014 : 18€ (adulte) et 12,5€ (enfant 3-12 ans). Le pass annuel est rentabilisé à partir de la 3ème visite effectuée dans l’année.
La Boissière est donc moins dense en population animale au m², si on se base sur ces chiffres (mais on ne sait pas vraiment comment le recensement est effectué, qu’est-ce qui est comptabilisé pour atteindre plusieurs centaines d’animaux dans les deux cas. Est-ce que les dizaines de poissons dans les douves autour des îles des singes sont comptabilisés ? Dans les deux cas, je reste surpris par les populations totales affichées, car pour la majorité des espèces, il y a moins de 10 individus, et même moins de 5).
Étrangement, le ressenti lors de la visite des deux zoos me donne l’impression inverse : j’ai eu le sentiment de trouver beaucoup plus d’espace de végétation et de cheminement entre les différents enclos à La Flèche qu’à La Boissière. Je suppose que l’aménagement des lieux y est pour quelque chose (voir round 2). Je pense aussi que l’ouverture il y a 3-4 ans de la « Plaine Africaine » à la Boissière, une très vaste zone avec quelques animaux en semi-liberté, joue beaucoup sur la superficie totale du parc.
Au niveau des tarifs, La Boissière est beaucoup plus intéressant pour une famille de 2 adultes et 2 enfants (61€ contre 75€ pour La Flèche, dont le tarif enfant est de plus valable seulement jusqu’à 11 ans). Le pass annuel remboursé à partir de 4 visites dans l’année est moyennement intéressant, sauf si vous habitez à proximité immédiate du parc. Celui de la Boissière, rentabilisé dès la 3ème visite, est un peu plus attractif.
Round 2 : l’aménagement
L’organisation du parcours de visite est radicalement différente entre les deux parcs.
Sans aller jusqu’au syndrôme Ikéa, La Boissière-du-Doré propose un parcours assez balisé. En le suivant, vous passez devant tous les enclos pratiquement sans repasser deux fois au même endroit, et dans un ordre établi. Il est possible de bifurquer ou faire demi-tour, bien sûr, mais globalement il n’est pas nécessaire de chercher à se repérer, la visite se fait assez naturellement. Très bien si vous aimez être guidé, moins si vous préférez vous balader en électron libre.
A l’inverse, La Flèche est plus labyrinthesque, avec une végétation plus dense (car plus ancienne), de très nombreux embranchements et possibilités de parcours différents. On est donc plus libres, mais également souvent plus paumés, d’autant plus que le plan du parc n’est pas offert mais vendu 5€ (!). Bien sûr, des panneaux d’indication permettent de repérer les principaux animaux, mais pour le visiteur occasionnel, il y a un risque de passer plusieurs fois au même endroit sans le vouloir, et (plus gênant) de rater un ou deux enclos si vous n’avez pas en tête une petite checklist de ce que vous avez déjà vu.
Concernant les enclos et les points de vue sur les animaux, le Zoo de La Flèche est assez contrasté : certaines installations font vraiment anciennes (comme le bâtiment vivarium) et d’autres très modernes (la zone des ours polaires) ; ceci s’explique par le grand âge du parc et ses évolutions successives. La Boissière-du-Doré est plus récent, ses installations dégagent une image plus moderne. Elles offrent également un meilleur point de vue sur la plupart des animaux, sauf pour les fauves pour lesquels les deux parcs se valent (et pour les animaux exclusifs à La Flèche, bien sûr – cf. round 4).
Concernant les points de vue sur les animaux, chacun des deux parcs présente pour moi un aménagement qui sort du lot et qui offre une expérience unique. Pour La Boissière, c’est le promontoire qui permet de se placer à la hauteur de la tête des girafes, et donc les voir de très très près lorsqu’elles viennent manger quelques grains de pop-corn. Pour La Flèche, c’est la zone des ours polaires, qui permet de les voir nager comme on regarderait de simples poissons dans un aquarium. Très impressionnant et assez hypnotique. Les loutres et les manchots bénéficient également d’un aménagement de ce type, permettant de les voir à la fois dans leur vie aquatique et sur terre ; c’est très bien trouvé.
La plaine africaine de La Boissière est également une bonne idée. C’est une zone assez vaste, dégagée (type savane), dans laquelle évolue ensemble des zèbres, des bovidés de la savane dont j’ai oublié le nom et, si je ne m’abuse, les rhinocéros. Les visiteurs déambulent sur une piste en bois surélevée. On retrouve un peu les sensations du safari de Port-Saint-Père, sans le côté « Je suis dans ma grosse bagnole qui pollue, au milieu du zoo« .
Round 3 : le rôle du zoo dans la conversation des espèces
Les deux parcs sont bien évidemment impliqués dans les programmes de conversation des espèces, ex situ (dans le zoo) et in situ (dans le milieu naturel des animaux). Ils participent tous les deux à une quarantaine de programmes européens ou internationaux. Les deux zoos soutiennent financièrement des associations pour les programmes in situ, et accueillent des étudiants et chercheurs pour l’étude des comportements animaux ou des travaux liés aux programmes de conservation (le site internet du zoo de La Flèche donne davantage d’informations sur la recherche scientifique, ce qui donne le sentiment qu’elle y est plus développée).
Pour en savoir plus sur les missions des deux zoos dans la conservation et la recherche, voir les pages dédiées sur leurs sites internet :
Round 4 : les animaux
Avant toute chose, sachez qu’aucun des deux zoos n’a de dinosaures, et c’est bien dommage ; on attend toujours.
Beaucoup d’espèces sont communes aux deux parcs : tigres, lions, loups, makis (les singes, pas les sushis), zèbres, dromadaires, pandas roux… Malheureusement, les deux ont aussi un tapir. Je ne comprends pas.
On peut voir au Zoo de La Flèche des animaux avec un gros capital sympathie, absents de La Boissière, comme les éléphants, les chimpanzés, les ours polaires, les manchots et les otaries. Le zoo propose également trois spectacles : un classique spectacle d’oiseaux en vol libre (il y en a un à La Boissière-du-Doré depuis 2012), un spectacle de perroquets similaire à celui du Zoo de La Palmyre, et un spectacle d’otarie – le meilleur des trois (plus rare, plus amusant, plus spectaculaire). Note sur l’aspect éthique de ces spectacles et la polémique sur les orques de Marineland récemment réactivée par la diffusion d’un documentaire sur Arte : je considère qu’à partir du moment où les animaux ne sont pas maltraités, ces spectacles ne sont pas plus scandaleux que la pratique de l’équitation ou le fait de dresser son chien. Bien sûr, les zoos ne doivent pas devenir des cirques, mais les spectacles permettent de mieux découvrir les animaux, et – pour les enfants – de créer des liens de sympathie supplémentaires.
Je trouve en revanche La Boissière-du-Doré mieux pourvu en singes, avec notamment les très sympathiques orangs-outans et les très impressionnants gorilles, qu’on ne peut pas voir à La Flèche. On peut également entrer dans l’enclos des petits singes saimiri (ultra mignons), et donc les voir de très près, tandis qu’à La Flèche on les observe de plus loin, derrière un grillage. La mini-ferme de La Boissière est également plus amusante, avec davantage de chèvres et de lamas hystériques quand on sort du pop-corn.
- Voir la liste des animaux de La Flèche
- Voir la liste des animaux de La Boissière-du-Doré : mammifères – oiseaux – reptiles et amphibiens
Conclusion
Ces deux parcs zoologiques sont très bien. Beaucoup moins chargés en visiteurs que La Palmyre (visité à l’été 2009, beaucoup trop de monde), ils permettent de découvrir tranquillement de nombreuses espèces ; sur ce plan, La Flèche est plus intéressant si vous et vos enfants êtes attirés par les mammifères et oiseaux aquatiques, alors que La Boissière-du-Doré vous plaira davantage si votre trip c’est les primates. La Flèche fait mieux sur les spectacles, en particulier avec les otaries. En revanche, les aménagements de La Boissière-du-Doré sont à mon avis plus sympathiques pour les enfants : davantage de proximité avec certains animaux comme les girafes et les petits saïmiris. Le parcours, moins aléatoire, est moins fatiguant. Les tarifs sont également plus intéressants.
Globalement, je donne donc l’avantage, pour une visite familiale, au Zoo de La Boissière-du-Doré. Mais si vous avez le temps et le budget, faites les deux : il y a suffisamment d’éléments exclusifs à chacun des deux parcs pour que ça vaille le coup !
J’ai fais le Zoo de la flèche, c’est vrai que la structure est jolie avec des environnements vraiment sympathiques! J’avais aussi fait celui de Champrepus, beaucoup plus petit et plus sympa pour les enfants de moins de 4-5 ans.
On va faire le Zoo de Beauval en Aout, je te ferais un retour si tu veux 😉
Avec plaisir, je ne connais ce zoo !
Ca marche 😉
Le grand tournoi des zoos : a new challenger appears !
-> http://www.geekdad.fr/2014/09/visite-au-zooparc-beauval
Ca marche
mes trop bien le zoo
Je préfère la Boissière ♥ Je suis allez ce week-end a La Flèche j’ai été tres déçu il y a beaucoup d’animaux qu’on ne peut pas pas voir, sa manque de singe et le parcours n’est pas pratique on si perd… Au zoo de la boissiere on a la chance de rentrer dans l’enclos des singes, de monter en hauteur pour voir les girafes et leur donner a manger c’est beaucoup plus attractif.
Même préférence de mon côté, pour les mêmes raisons. Les girafes en hauteur c’est vraiment top, je crois que c’est le truc qui nous avait le plus frappés lorsqu’on a visité ce zoo pour la première fois, il y a 7 ou 8 ans.