Beyblade Metal Fight !

Jusqu’à récemment, le phénomène Beyblade m’avait un peu échappé. Ou plutôt, j’avais échappé au phénomène Beyblade. Depuis environ un an, je constatais que ces toupies avaient un énorme succès, au point d’être en rupture de stock quasi-permanente dans la plupart des magasins, avec des scènes sur-réalistes de clients attendant qu’un vendeur de Toys’R’Us ouvre un carton fraîchement livré, pour se ruer sur son contenu dans un combat de catch digne des meilleurs moments du Royal Rumble, tout ça afin d’obtenir une des précieuses toupies. Note : le combat de catch n’a peut-être pas eu lieu et a peut-être été ajouté au récit afin de donner un peu de piment.

Mais au delà de cette constatation du succès commercial, je n’avais jamais vraiment cherché à savoir si c’était justifié ou pas ; il y a tellement de choses qui ont du succès alors qu’elles sont nases (par exemple le chanteur Grégoire) que j’avais rangé, par défaut, les Beyblades dans la catégorie des trucs sans grand intérêt mais que les gens s’arrachent quand même.

Quelle erreur. Voici mon histoire.

De l’intérêt réel des toupies Beyblade

Beyblade Basalt Horogium, dans son emballage (édition japonaise)

Début juillet, j’entre en contact pour la première fois avec des Beyblades, par l’intermédiaire d’un neveu. Et là j’ai compris pourquoi ça marchait si bien. Les Beyblades rassemblent tous les ingrédients nécessaires pour séduire l’âme de geek qui sommeille en chacun de nous, en particulier les garçons :

• construction et personnalisation : chaque toupie est démontable, et les différents éléments peuvent être mélangés pour créer différentes combinaisons ;
• collection et design : chaque toupie a un nom (Meteo L Drago, Galaxy Pegasus, Ray Unicorno, Basalt Horogium, Rock Aries…) et un design bien particulier (forme, couleurs). Comme dans un jeu de rôles, chaque toupie à des points forts et des points faibles, résultant de ses propriétés physiques (poids, forme, épaisseur de la bordure, hauteur du centre de gravité, etc.) ;
• la magie des lois de la physique : la toupie est, à la base, un des jouets les plus populaires parmi ceux qui exploitent les sciences physiques ; rotation, inertie, frottements, centre de gravité, tous ces trucs sont finalement super sympas malgré l’air sérieux qu’ils se donnent ;
• survitamination : l’anneau principal des Beyblade est en métal et la toupie est propulsée à l’aide d’un lanceur, beaucoup plus efficace qu’un lancer à mains nues (chose qu’a oublié Lego avec ses toupies Ninjago).  En gros, c’est une version survitaminée de la vieille toupie ringarde en bois ou en plastique.

Et enfin l’ingrédient génial auquel il fallait penser pour transformer une simple mise à jour de la bonne vieille toupie en phénomène commercial : la compétition par le biais de machines. Le geek ne se bat pas directement (il a trop peur de tuer son adversaire du fait de ses talents innés dans tous les arts martiaux existants), mais il adore passer par des avatars pour affronter ses adversaires : jeux vidéo, jeux de cartes type Magic ou Pokémon, etc. Ici, le combat se fait par toupies interposées. On ne fait plus tourner les toupies juste pour le plaisir de les voir tourner. On le fait aussi pour dégommer les autres, et ça change tout : il y a maintenant un but du jeu.

Je précise qu’à ce stade, je ne me suis pas vraiment penché sur le dessin animé Beyblade, mais des 2 ou 3 minutes que j’en ai vu, je pense qu’il est nul et ne sert que de publicité géante, mais en dehors des pages de pub.

A suivre (bientôt), d’autres articles sur les toupies Beyblade :

• où se procurer des Beyblade en maximisant son pouvoir d’achat (de Beyblade) ?
• la contrefaçon (c’est-à-dire les toupies qui essaient de se faire passer pour des Beyblade alors qu’elles n’en sont pas) et les plagiats (c’est-à-dire les toupies qui ne cherchent pas à se faire passer pour des Beyblade, mais qui essaient de profiter du phénomène)
• le foutage de gueule des arènes Beyblade et les solutions alternatives
• et enfin, la réponse définitive au débat qui agite la communauté scientifique depuis l’invention de la 2ème toupie Beyblade : quelle est la Beyblade la plus forte ?